La névrite vestibulaire ou syndrome vestibulaire périphérique aigue, se manifeste par l’apparition brutale d’un grand vertige rotatoire, durant plus de 24 heures, pouvant dépasser une semaine, avec des symptômes annexes (pertes d’équilibre, nausées..) pouvant durer plusieurs semaines ou mois. Le patient de se plaint en revanche pas de signe auditif.
Le terme « névrite vestibulaire » désigne étymologiquement « l’inflammation du nerf vestibulaire », bien que plusieurs études et de nombreux auteurs remettent fortement en cause l’origine inflammatoire de ce syndrome, et même l’origine « nerveuse » … Une étude semblait montrer à l’IRM que la source de l’altération serait à l’intérieur du labyrinthe et non dans le nerf vestibulaire ou la cochlée ! Mais quoi qu’il en soit l’usage a consacré ce terme (tout comme celui de « tendinite »…). L’intérêt d’une corticothérapie n’est cependant pas exclu et reste sujet à débats.
L’origine de ce syndrome est elle aussi sujette à débat, avec une hypothèse virale (notamment le virus de l’Herpès, qui pourrait se réactiver depuis les ganglions de scarpa), mais les antiviraux sont sans effet sur ce syndrome, ce qui ne conforte pas cette hypothèse. Des hypothèses vasculaire et auto-immunes sont également étudiées.
L’examen clinique est souvent très caractéristique : le corps comme les yeux vont être « poussés » du côté de l’oreille interne atteinte, ainsi on observera sous vidéonystagmoscopie un nystagmus horizonto-rotatoire battant du côté sain, et une déviation corporelle yeux fermés du côté atteint.
L’IRM ne permet pas de confirmer la névrite mais plutôt d’écarter d’autres hypothèses telles qu’un AVC cérébelleux, un neurinome ou une sclérose en plaque. Néanmoins, des tests cliniques d’urgence en regardant les yeux sur certaines épreuves ont montrés leur supériorité sur l’IRM ! Il s’agit du HINTS, qui fera l’objet d’un article de blog à part entière.

Des antivertigineux et antiémétiques sont souvent proposés par le médecin généraliste ou l’ORL pour atténuer les symptômes, mais la guérison s’obtiendra soit par une récupération spontanée de la fonction vestibulaire, soit par une compensation du système nerveux, qui est grandement stimulée par la rééducation vestibulaire.
Cette dernière a démontré pleinement son efficacité dans la prise en charge des névrites, avec une importance particulière pour la précocité de cette dernière ; dès que le patient peut marcher il doit débuter sa rééducation vestibulaire, toutes les études s’accordent sur ce point ! Il a même été démontré récemment que la rééducation vestibulaire maximisait les chances de récupération (et non uniquement de mettre en place une bonne compensation).
Enfin il est très difficile de prédire l’évolution des symptômes chez un patient car il y a une grande hétérogénéité inter-individuelle, nous ne sommes pas tous égaux face à ces atteintes ! Par ailleurs le contexte psycho-émotionnel va être très impactant : un bon sommeil, un bon moral, une activité physique régulière (ne serait-ce que de la marche dans les premiers temps) vont être des atouts précieux pour favoriser votre rééducation et votre récupération.